lundi 30 septembre 2013

Au nom de l'amour

La troisième étape du pèlerinage pour la paix nous appelle à "vivre avec les fidèles d'autres religions". Voici donc une prière, tirée du recueil de la 9e AG du COE à Porto Alegre (Brésil) à utiliser au choix en accueil, en repentance-pardon ou intercession, pour le culte du 6 octobre.


Dieu éternel, Créateur de l'univers, il n'y a pas d'autre Dieu que toi.
Tes œuvres sont grandes et merveilleuses, admirables sont tes voies.
Merci pour la variété infinie des splendeurs de ta création.
Merci de nous donner la liberté d'exprimer de mille manières ta présence et ton dessein.

pardonne-nous de faire violence à ta création.
Pardonne-nous d'user de violence les uns envers les autres.

Nous voici dans l'admiration et la reconnaissance devant ton amour inlassable
pour chacun de tes enfants, pour eux tous :
les chrétiens, les juifs, les musulmans et tous les autres croyants.

Accorde à tous, et à nos dirigeants aussi, les qualités des forts :
le respect mutuel en paroles et en actes,
la modération dans l'exercice du pouvoir
et la volonté de faire régner la paix et la justice pour tous.

Dieu éternel, créateur de l’univers, il n'y a pas d'autre Dieu que toi. Amen.

Claire Sixt Gateuille

jeudi 26 septembre 2013

Pray the Devil back to Hell et priez pour la paix et la justice

Lehmah Gbowee, prix nobel de la paix
Je reviens de la cérémonie officielle d'ouverture de Protestants en Fête à l'hôtel de ville de Paris. Une belle soirée en musique avec présence et discours du ministre de l'intérieur Manuel Valls. Mais le discours qui a réveillé tout le monde ce soir venait de Mme Lehmah Gbowee, libérienne et prix nobel de la paix. Avec une simplicité évangélique cette luthérienne nous a encouragé à ne jamais baisser les bras face à toutes sortes de violence (J'ai tweeté à un moment : "avec des prédications comme cela à l'hôtel de ville, je reviendrais dimanche prochain !" ). Elle a fait le lien entre son propre rêve fou pour la paix dans un Libéria à l'époque ravagé et décimé par la guerre et le rêve, le "I have a dream" du pasteur Martin Luther King jr. Elle nous a livré un message d'une espérance tenace, qui permet de tenir l'engagement dans le temps. Les femme en Liberia ont mis plusieurs années avant d'arriver à leur but.
Une des pratiques les plus cruelles dans cette guerre civile était de couper les mains ou les pieds d'enfants et d'adultes, de façon complètement arbitraire, des atrocités. Ces derniers jours, on vient d'apprendre que la conviction pour crimes contre l'humanité de Charles Taylor, l'ancien dictateur de la Liberia, a été maintenue par la cour internationale. La visite de Mme Gbowee est alors encore plus d'actualité.
Son message d'engagement pour la paix et la justice vient d'une foi profonde en Jésus Christ. Elle symbolise que la religion peut vraiment être une force positive, avec sa capacité d'organiser les gens à la base et à imaginer un futur meilleur et autre. A la fin d'une semaine qui a commencé avec des violences affreuses à caractère religieux au Kenya et au Pakistan, c'est important de souligner qu'il y a beaucoup d'autres histoires d'engagement religieux de ce type pour des changements et constructions positifs. Ces autres récits sont peu médiatisés et on doit remercier AGAPE France d'avoir organisé le voyage en France de Lehmah Gbowee pour ce weekend.

Quand j'ai appris l'engagement des femmes libériennes, j'étais au dernier grand rassemblement que le COE a organisé avant l'Assemblée de Busan. C'était à Kingston en Jamaïque en mai 2011 pour le Rassemblement oecuménique international pour la paix (un article que j'ai écrit à l'époque pour Unité des Chrétiens se trouve ici). J'étais frappée par le fait que je ne connaissais pas l'histoire pleine d'espérance de ces femmes. Lehmah Gbowee et les autres femmes ont cru à la véritable conversion de leur pays vers une culture de la paix. Elles ont su poser des actions créatives et transformatrices et surtout elles ont su se fédérer et tenir bon. Ce soir à l'hôtel de ville à Paris, j'ai remarqué que pleins d'autres personnes ne connaissaient pas non plus ce récit. En plus, c'est un exemple qui inspire des femmes au Togo et ailleurs à imaginer leurs propres actions pacifiques. Quand on veut changer le monde on commence chez soi.
Alors pour apprendre un peu plus, vous pouvez peut être vous procurer Pray the Devil Back to Hell, le film documentaire primé. Il est en anglais mais il existe sans doute en version sous-titrée. Voilà un avant goût dans une petite vidéo. Continuons de prier Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix, il paraît qu'à Protestants en Fête, c'est une prière qui reviendra au culte final.

Jane Stranz





Des vagues orange et bleues



Non, je ne vous parle pas de poésie ni de tribunes sportives, mais d’un mode de décision qui, quand on n’en a pas l’habitude, peut lui-même devenir sportif !

En 1998, lors de l’Assemblée de Harare, certains délégués orthodoxes ont fait savoir qu’ils avaient l’impression de ne pas être entendus. Le COE a donc étudié comment permettre à tous les délégués et toutes les Églises membres de se sentir entendus. Il a choisi finalement d’adopter un autre modèle de prise de décision, le mode de décision par consensus, développé par l’Église Unifiante d’Australie pour que la voix de tous soit entendue en son sein. 

La prise de décision par consensus est basée sur la consultation de l’assemblée à toutes les étapes de la discussion. Le/la président(e) de séance donne la parole, mais il doit aussi dégager le sentiment général de l’assemblée et l’aider à parvenir à un avis commun. A la fin de chaque intervention, les délégués sont invités à montrer un carton à hauteur de poitrine (orange pour « j’accueille chaudement cette intervention », bleu pour « j’accueille froidement cette proposition »). 

Cette indication en temps réel aide le président de séance à mener les débats, à exprimer la tendance qui se dégage lors des échanges et les propositions autour desquelles un consensus semble s’élaborer. Il est aidé d’un(e) secrétaire de séance qui veille à ce que les propositions et variations proposées soient accessibles à tous (affichage et traductions). Lorsque les interventions se répètent ou s’éternisent, les délégués peuvent croiser leurs cartes sur la poitrine pour exprimer qu’il n’est pas utile de prolonger la discussion. 

Le consensus ne veut pas dire l’unanimité. Une décision peut être prise lorsque la plupart sont d’accord avec une affirmation et que la minorité qui ne l’est pas reconnaît que le débat a été équitable et qu’elle peut assumer le résultat. Lorsque ce n’est pas le cas, il existe plusieurs solutions :
  • Renvoyer la question pour un complément d’étude
  • Faire notifier le désaccord dans le compte-rendu de décision
  • Constater que sur un sujet donné, il est légitime que les Églises aient des positions différentes
  • Clore les débats sur un point donné
  • Passer au vote. Le passage au vote requiert l’approbation de 85 % des délégués.
Il y a deux types de décisions pour lesquelles la procédure de vote est maintenue : les modifications constitutionnelles et les élections.
Pour ceux qui comprennent mieux les choses de façon visuelle voilà une représentation graphique des procédures de consensus.

Claire Sixt Gateuille

photo : Préparation de l'AG du COE 2006, entrainement à la méthode de décision par consensus, (c) COE 

mardi 24 septembre 2013

Profondeur, colère, joie et folie...

Pour cette deuxième semaine de préparation à l'assemblée de Busan, je vous propose un texte de bénédiction à inclure dans le culte du dimanche 29 (si vous n'êtes pas à Protestants en fête !). Comme la semaine dernière, il est tiré du recueil de la 9e AG du COE. Il fait écho à la deuxième étape du pélerinage pour la paix : "Appelés à Témoigner".

Que Dieu vous bénisse et vous rende mal à l'aise face aux réponses trop faciles, aux demi-vérités, aux relations superficielles, afin que vous viviez dans la profondeur de votre cœur.

Que Dieu vous bénisse et vous donne la colère face à l'injustice, l'oppression et l'exploitation des autres, afin que vous œuvriez en faveur de la justice, de l'égalité et de la paix. 

Que Dieu vous bénisse et vous donne des larmes à verser pour ceux qui subissent la souffrance, le rejet, la faim et la guerre, afin que vous étendiez la main pour les soulager et changer leur souffrance en joie. 

et que Dieu vous bénisse en vous rendant assez fou pour croire que vous pouvez influencer le cours des événements, et faire des choses qui, de l'avis des autres, sont impossibles à faire. 

Amen.

Claire Sixt Gateuille

lundi 16 septembre 2013

Pardon, Seigneur, pour notre division



La première étape du "pélerinage pour la paix" nous invite à réfléchir sur l'Unité des chrétiens
Je vous propose donc d'inclure le texte qui suit comme prière de repentance dans votre culte du 22 septembre ; son langage est peut-être un peu étrange, mais laissez-vous déplacer par ces mots portés par une autre culture, un autre mode de pensée... il est tiré du livre de prières de la 9e Assemblée du COE à Porto Alegre (Brésil).

"Dieu aimant et tout puissant,
nous prions pour que l'Eglise découvre l'unité qui est la sienne en Christ,
véritable communauté de la nué de témoins et de celles et ceux qui,
aujourd'hui, aiment et servent notre Seigneur Jésus-Christ.
Dans la repentance et la tristesse, nous confessons devant toi
que nous sommes encore divisés et que, souvent,
nos divisions apparaissent comme un contre-témoignage dans le monde.
Pardon, Seigneur, pour nos fautes.

Ta sainte table est toujours devant nous puisse, sans cesse,
tu nous offres ton corps et ton sang pour la guérison et le salut du monde.
Mais NOTRE calice est vide, et nous ne pouvons y avoir part.
Pardon, Seigneur, pour nos fautes.

Nous sommes encore dans la prison de nos préjugés et de notre orgueil.
Aide-nous à trouver la guérison et la réconciliation de nos divisions historiques ;
aide-nous à redécouvrir notre unité en confessant la même foi apostolique,
afin que nos âmes s'enflamment du désir de l'unité
et de la participation à une même table eucharistique et à une même coupe.
Pardon, Seigneur, pour nos fautes.

Seigneur Jésus-Christ,
tu es le chemin de la paix, de la réconciliation et de la guérison.
Viens, par ton amour qui guérit, dans les fractures de nos vies et de nos pays.
Aide-nous à accepter de nous incliner devant toi dans une vraie repentance
et à nous incliner les uns devant les autres dans un véritable pardon.
Pardon, Seigneur, pour nos fautes.

Par le feu de la grâce de ton Saint Esprit,
fais fondre la dureté de nos coeurs et consume l'orgueil et les préjugés qui nous séparent.
Remplis-nous, Seigneur, de ton amour parfait
qui bannit la crainte et nous lie dans cette unité
que tu partage avec le Père et le Saint Esprit.
Pardon, Seigneur, pour nos fautes.
Amen

Claire Sixt Gateuille

(photo du baptistère dans le centre oecuménique Hafencity à Hambourg (C) Jane Stranz)

samedi 14 septembre 2013

Pourquoi une assemblée générale en Corée ?


Pendant sept ans de 2006 à 2013 Marie-Christine Michau representait les Eglises luthériennes et réformées françaises au Comité central du Conseil oecuménique des Eglises, une expérience riche et parfois frustrante. Avec un peu de chance elle nous en parlera dans ce blog. Mais dans ce premier post elle revient sur comment et pourquoi le COE a pris la décision d'aller à Busan

Busan est en Corée du Sud. Qui a fait ce choix ? Pourquoi avoir choisi la Corée pour réunir l’assemblée générale du COE?
Le choix du lieu où tenir une assemblée générale du Conseil œcuménique des Eglises revient à son Comité central. Celui-ci a été élu par l’assemblée générale précédente en 2006 à Porto Alegre au Brésil. Il comporte 150 personnes et essaie de satisfaire des équilibres entre hommes et femmes, ministres et laïcs, jeunes et plus expérimentés, confessions multiples, régions, sans oublier d’inclure des représentants des peuples autochtones et des personnes handicapées ! Autant dire que se mettre d’accord demande des qualités d’écoute et de diplomatie et que la méthode du « consensus » qui essaie d’éviter le vote binaire a eu là des occasions de se roder.
Recevoir une assemblée de 2500 à 3000 personnes (et au moins le double si on compte les visiteurs) est un honneur pour les Eglises d’un pays, voire d’un continent, mais aussi une lourde tâche ! Se présentaient en 2009 Addis-Abeba (Ethiopie), Rhodes (Grèce), Damas (Syrie) et Busan (Corée). Les deux premiers lieux ont été vite abandonnés, les Eglises orthodoxes choisissant de défendre Damas en arguant du soutien nécessaire aux chrétiens du Moyen Orient. Busan donnait plutôt une ouverture vers les pentecôtistes et évangéliques, nombreux en Corée, et vers le dialogue avec les bouddhistes et confucianistes. C’est le choix qui a été fait, les problèmes de sécurité à Damas, en pays musulman, étant sans doute déjà présents dans la pensée de chacun. Le Conseil national des Eglises de Corée a coordonné l’invitation au nom de ses Eglises membres dont les quatre qui appartiennent au COE. Les Eglises non membres du COE, la Conférence des Evêques catholiques de Corée, des Eglises évangéliques, la Fédération chrétienne de Corée du Nord, le ministère du tourisme, la municipalité ont soutenu cette invitation. Les Asiatiques étaient demandeurs de ce choix ; il n’y avait pas eu d’assemblée générale en Asie, à part celle de Nouvelle-Delhi en 1961 ; le christianisme se développe en Asie et tout particulièrement en Corée du Sud où le protestantisme représente la première confession avec plus de 20% de la population. Les Eglises ont exprimé l’espoir que la présence du COE soit une contribution à la réconciliation et à la réunification pacifiques de la Corée. Puisse l’Esprit-Saint souffler sur la péninsule coréenne !


Marie-Christine Michau



lundi 2 septembre 2013

Une assemblée du Conseil oecuménique des Églises c'est quoi?

Qu'est ce qu'une Assemblée du COE? Vous trouverez une partie de la réponse sur le site de l'assemblée de Busan et nous reviendrons sur cette question sur le blog, sans doute souvent. Mais dans un premier temps, vous pouvez aussi apprendre des choses sur les assemblées précédentes du COE et sur son histoire. C'est une belle entrée en matière et elle existe aussi en d'autres langues sur le site du COE  - sur la version en anglais vous pouvez même entendre ma voix :-). Ces images vous donneront un goût de ce que les délégués et visiteurs vont vivre à Busan et dans quelle trajectoire cela s'inscrit.



Jane Stranz

Préparer l'assemblée de Busan du côté de chez vous?



Comment intéresser les gens (et charité bien ordonnée commence par soi-même) en France à l’assemblée de Busan ? Comment les y associer symboliquement ? Comment leur donner envie de prier pour les délégués qui seront à l’Assemblée du COE ?
Voici déjà quelques pistes :
  • écouter sur la vidéo des chants en langues et musiques diverses que vous pouvez apprendre chez vous grâce au pdf et MP3 ;  
  • organiser une soirée autour du « pèlerinage pour la paix » (proposition d’animation à venir sur le blog). Vous trouverez le kit d’animation ici. L’idéal est que cette soirée rassemble des gens de différentes origines géographiques et culturelles ;
  • intégrer dans le culte un moment liturgique en lien avec l’assemblée. Vous trouverez au fur et à mesure des propositions pour les dimanches entre le 22 septembre et le 3 novembre sur ce blog ;
  • une lecture en groupe œcuménique du texte « déclaration sur l’unité » ;
  • utiliser le cycle de six études bibliques sur les textes qui seront travaillés chaque jour durant l’assemblée ;
  • lire dans la presse régionale protestante au mois d’octobre le dossier sur la Corée ;
  • prendre contact avec une communauté coréenne près de chez vous pour apprendre l'histoire et la culture du pays.

Si vous souhaitez en savoir plus et consulter la documentation disponible en différentes langues, il y a le site de l'Assemblée, et bien sûr nous allons poster des liens vers d'autres vidéos, textes et liens sur ce blog, alors revenez de temps à autres, et si vous voulez laissez-nous un message dans les commentaires.


Bonne préparation !

Claire Sixt Gateuille