samedi 14 septembre 2013

Pourquoi une assemblée générale en Corée ?


Pendant sept ans de 2006 à 2013 Marie-Christine Michau representait les Eglises luthériennes et réformées françaises au Comité central du Conseil oecuménique des Eglises, une expérience riche et parfois frustrante. Avec un peu de chance elle nous en parlera dans ce blog. Mais dans ce premier post elle revient sur comment et pourquoi le COE a pris la décision d'aller à Busan

Busan est en Corée du Sud. Qui a fait ce choix ? Pourquoi avoir choisi la Corée pour réunir l’assemblée générale du COE?
Le choix du lieu où tenir une assemblée générale du Conseil œcuménique des Eglises revient à son Comité central. Celui-ci a été élu par l’assemblée générale précédente en 2006 à Porto Alegre au Brésil. Il comporte 150 personnes et essaie de satisfaire des équilibres entre hommes et femmes, ministres et laïcs, jeunes et plus expérimentés, confessions multiples, régions, sans oublier d’inclure des représentants des peuples autochtones et des personnes handicapées ! Autant dire que se mettre d’accord demande des qualités d’écoute et de diplomatie et que la méthode du « consensus » qui essaie d’éviter le vote binaire a eu là des occasions de se roder.
Recevoir une assemblée de 2500 à 3000 personnes (et au moins le double si on compte les visiteurs) est un honneur pour les Eglises d’un pays, voire d’un continent, mais aussi une lourde tâche ! Se présentaient en 2009 Addis-Abeba (Ethiopie), Rhodes (Grèce), Damas (Syrie) et Busan (Corée). Les deux premiers lieux ont été vite abandonnés, les Eglises orthodoxes choisissant de défendre Damas en arguant du soutien nécessaire aux chrétiens du Moyen Orient. Busan donnait plutôt une ouverture vers les pentecôtistes et évangéliques, nombreux en Corée, et vers le dialogue avec les bouddhistes et confucianistes. C’est le choix qui a été fait, les problèmes de sécurité à Damas, en pays musulman, étant sans doute déjà présents dans la pensée de chacun. Le Conseil national des Eglises de Corée a coordonné l’invitation au nom de ses Eglises membres dont les quatre qui appartiennent au COE. Les Eglises non membres du COE, la Conférence des Evêques catholiques de Corée, des Eglises évangéliques, la Fédération chrétienne de Corée du Nord, le ministère du tourisme, la municipalité ont soutenu cette invitation. Les Asiatiques étaient demandeurs de ce choix ; il n’y avait pas eu d’assemblée générale en Asie, à part celle de Nouvelle-Delhi en 1961 ; le christianisme se développe en Asie et tout particulièrement en Corée du Sud où le protestantisme représente la première confession avec plus de 20% de la population. Les Eglises ont exprimé l’espoir que la présence du COE soit une contribution à la réconciliation et à la réunification pacifiques de la Corée. Puisse l’Esprit-Saint souffler sur la péninsule coréenne !


Marie-Christine Michau



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