jeudi 31 octobre 2013

Des racines et du zèle



Un bâton de patriarche planté dans le sol. Droit, inflexible, lien vertical entre Dieu et la terre. A ce bâton est appuyé un homme, qui nous exhorte à rester enracinés en Dieu et pleins de zèle dans l’amour. Pendant tout son discours, sa main ne quittera pas le pommeau du bâton.
Mgr Karékine et Mgr Koch (c) Joanna Montes pour le COE
Le patriarche Karékine II, « catholicos » des Arméniens, se dresse devant nous avec un faisceau de certitudes : il est question du peuple arménien qui « établit » le premier « royaume chrétien ». La ferme « présence du Seigneur » est assurée. Car il nous a « choisis et institués » comme pousses de la même « racine ». Le Seigneur a « établi l’Église » dans la « proximité du Christ ».

Ce discours réveille en nous bien des consonances – Calvin ne parlait-il pas, en son temps, « d’Églises plantées » qui devaient, croissant et se développant à partir de leur racines, grandir à la stature « d’Églises dressées » ? Mais on ne pourra ignorer le décalage frappant entre le discours de Karékine et notre conception protestante.

Nous prêchons aussi, comme Église, la certitude de la présence de Dieu, l’enracinement dans sa Parole. Mais pas la même liaison entre cette certitude théologique et la solidité toute relative de l’institution qu’est l’Église. Nous veillons aussi à ce que l’Église mette en pratique la mission qu’elle reçoit. Mais pas à travers l’affirmation de valeurs intangibles ou d’une centralité de l’Église parmi la société civile.
Et pourtant, l’appel à agir courageusement au nom du Seigneur me semble avoir toute sa pertinence pour nous. A nous d’inventer, dans une Église moins triomphaliste, et avec une société laïque, une manière pertinente d’être plantés et dressés au nom du Christ.

Frédéric Chavel

mercredi 30 octobre 2013

L'enjeu de commémorer le jubilé de la Réforme de façon oecuménique

Aujourd'hui, le 31 octobre, est le jour de la Réforme. A Wittenberg, la ville de Martin Luther, et dans les cinq "Länder" de l'ancienne Allemagne de l'Est c'est même un jour férié, le boulanger fait des petits pains de la Réforme pour ce jour.

En 2017, en quatre ans, les 500ans de cette Réforme vont être marquée. Cet anniversaire offre la possibilité, lance le défi, d'une commémoration œcuménique et non pas seulement confessionnelle. De passer "Du conflit à la communion" comme dit le titre du rapport de la  commission internationale de dialogue luthéro-catholique. Repenser l'histoire et l'actualité du renouveau et de la réforme avec des chrétiens d'autres traditions pourrait être source transformatrice d'une connaissance mutuelle approfondie. L'évêque luthérien Munib Yunan, président de la Fédération luthérienne mondiale a souligné qu'un tel texte peut servir comme « un outil important pour l'amélioration des relations des partenaires et, plus encore, de leur témoignage commun, dans tous les contextes ».

Le texte fait environ 90 pages et est en six chapitres :
  1. Commémorer la Réforme à l'âge de l'oecuménisme et de la globalisation.
  2. Nouvelles perspectives sur Luther et la Réforme.
  3. Une esquisse de l'histoire de la Réforme luthérienne et de la réponse catholique.
  4. Thèmes fondamentaux de la théologie de Martin Luther à la lumière des dialogues luthéro-catholiques.
  5. Appelés à une communion commune. Le baptême base pour l'nité et une commémoration commune.
  6. Cinq impératifs oecuméniques.
Le texte intégral en français à été traduit par une équipe oecuménique et vient d'être édité par la revue ISTINA, le même texte sortira début janvier mais sous un autre format chez Olivétan. Entre temps vous pouvez lire des extraits en français sur le site d'Unité des Chrétiens.

Dans son rapport à l'assemblée hier (je ne trouve que le lien vers la version anglaise), le secrétaire général du COE, Olav Fykse Tveit, a noté le besoin de préparer une conférence mondiale de Foi et constitution en 2017, pour réfléchir de façon oecuménique et internationale sur les apports du renouveau et de l'histoire. Mais ce travail nous mettra à l'oeuvre aussi au niveau local et régional pour travailler l'histoire et l'actualité de la réforme et du renouveau dans nos propres contextes.  

Jane Stranz

Quelques attentes de l'assemblée de Busan

Marie Christine Michau, membre sortant du comité central du COE, est déjà arrivée à l'assemblée pour y passer quelques jours. Les aléas des voyages et connections internet surchargés font que nous recevons seulement maintenant ses attentes pour l'assemblée. Ses attentes sont au moins en partie déjà en train de se réaliser et, espérons-le, à être dépassées. Voilà alors ses réflexions avant le départ.

Sur le point de partir pour Busan, je voudrais partager avec vous mes attentes à propose de cette assemblée du COE. Dans le désordre :
 Rencontrer d’autres chrétiens. Comme je vous le disais le 10 octobre sur ce blog, c’est une grande joie que de partager tant de richesses culturelles avec des femmes et des hommes d’autres horizons.
 Faire la fête autour de la Bonne nouvelle de Jésus-Christ ressuscité, par la musique, les chants, la prière, la louange et tout un visuel chatoyant. Se sentir membre d’une humanité réconciliée (au moins provisoirement !) autour d’un même Seigneur.
 Approfondir ma compréhension du message exprimé par Dieu en Jésus-Christ et par les paroles de la Bible.
 Mieux comprendre et mieux vivre les différences de nos expressions de la foi.
 Recevoir un nouvel élan vers la vie, la justice et la paix.
 Voir aboutir les travaux auxquels j’ai participé depuis 8 ans : entre autres, la réforme de la gouvernance du COE pour gagner en efficacité.
 Vérifier la réception de documents importants pour le travail à venir des Églises dans la recherche de l’unité (L’Eglise - vers une vision commune, Ensemble vers la vie: mission et évangélisation dans des contextes en évolution, Le témoignage chrétien dans un monde multi-religieux), tous des sujets qui me tiennent à cœur
 Me réjouir des avancées du Forum chrétien mondial où se rencontrent chrétiens du COE, catholiques, pentecôtistes, évangéliques…
 Connaître un peu la Corée et les Églises d’Asie….
Vous direz peut-être que cela fait beaucoup d’attentes pour les 3 jours que je passerai à Busan… Mais l’avantage d’avoir autant d’attentes, c’est d’espérer que quelques unes au moins pourront être satisfaites !

Marie-Christine Michau, membre sortant du comité central du COE

Accueil à Roissy

Bon, ok, on aurait du mettre ce post sur le Blog avant... Mais comme c'est un peu compliqué de trouver du réseau WIFI ici, vu que tout le monde veut se connecter en même temps que nous...

Mais quand même, nous tenions à remercier Pierre de Mareüil pour son accueil et son accompagnement (jusqu'à la porte de l'avion !) lors de notre départ de Roissy-CDG. 
Pierre, tu portes bien ton badge "Happy to help you" !


Claire-Sixt Gateuille

Small, medium or large size ?



Nous y sommes !

Hier soir, à la descente du Bus qui nous amenait de l’aéroport de Busan à notre hôtel, nous avons posé nos valises et nous sommes mis à la recherche d’un restaurant. Quelques rues plus loin, nous avons choisi un restaurant traditionnel Coréen. Voyant nos têtes d’Européens, la gérante nous a installé à la seule table « haute » et dotée de chaises du restaurant (nous nous sommes promis que la prochaine fois, nous essaierions de manger assis sur les talons à une table basse, comme les coréens). Elle nous a apporté la carte, avec une feuille comportant les traductions en Anglais. Vaillamment, nous avons choisi un plat. Frédéric et moi avons choisi des plats pour lesquels différentes tailles étaient proposées. Frédéric a pris un « medium size » et moi un « small size ».

Lorsque la gérante est arrivée avec nos plats, nous avons vu arriver de petits chauffe-plats au gaz surmontés de plats qui nous paraissaient bien grands pour une seule personne… en effet, nous avons découvert plus tard que sur le dos de la carte, en tout petit, il était mentionné que les « small », « medium » et « large size », correspondaient à des plats pour 2, 3 ou 4 personnes. La gérante a dû penser que nous avions vraiment très faim ! Nous nous sommes régalés, même si nous avons eu du mal à finir…

Ici, l’habitude est de servir tous les aliments baignant dans leur bouillon de cuisson. Même mes spaghettis aux fruits de mer de ce midi baignaient dans une sauce tomate très liquide. Il n’y a rien de mieux pour se faire des « bougnettes »… mais vu les prix du pressing à l’hôtel, on va opter pour le lavage à la main. 



Claire Sixt Gateuille

mardi 29 octobre 2013

La liberté et la fidélité de Dieu


Dans la salle de transit de l’aéroport de Séoul, en attendant le vol vers Busan, l’ambiance était déjà un peu particulière. A part celles et ceux qui avaient fait le voyage ensemble depuis la France, il n’y avait pourtant là pourtant que des visages inconnus. Mais un je ne sais quoi de connivence, d’atomes crochus, de fraternité, permettaient déjà des sourires et des salutations furtives.
A l’arrivée à Busan, hier soir, l’évidence s’imposait. D’un coup, l’aéroport s’emplit de voix, de vêtements, de couleurs de peaux, d’accents venus d’Uruguay, de Suisse, d’Inde, de Norvège, du Canada, du Sénégal, du Japon, d’ailleurs encore. Et ce fut comme si une immense conversation reprenait là, entre personnes venues du monde entier qui pourtant ne se connaissaient pas l’instant d’avant.

Ce matin, le psaume du jour dit notamment : « La fidélité du Seigneur remplit la terre » (Ps 33, 5). Jamais cette affirmation ne paru si juste : oui, à travers toute la terre, la fidélité du Seigneur est célébrée, ces voyageurs venus de partout en témoignent.
Et voici que, ce matin, la nouvelle de la libération de Daniel Larribe et ses trois co-otages parvient jusqu’à nous, dans l’aube qui naît.
Ta fidélité, Seigneur, remplit vraiment toute la terre. Toute.
Laurent Schlumberger

Testez vos valeurs oecuméniques

Voilà un jeu oecuménique spécialement conçu par des amis en Suisse chez Médias-pro - un GPS oecuménique. C'est ludique et sérieux, et ce n'est pas un jeu d'échecs, plutôt un jeu de découvertes. Et en plus il existe en plusieurs langues.

D'abord on est invité à travailler les identités, ses propres identités - oui au pluriel pas au singulier - les identités confessionnelles, culturelles et réconciliées. Ensuite on peut aller découvrir les valeurs à travers des thématiques de justice dans les domaines du genre, du conflit, de l'économie, de la création et du souffle du christianisme. Je n'y ai pas encore joué moi-même mais je compte le faire dans les jours qui viennent, je vous tiendrai au courant de mon progrès sur ce pèlerinage œcuménique. Mais surtout vous pouvez également jouer depuis chez vous.
Jane Stranz

Va voir là-bas si j’y suis ! Et si je n’y suis pas ?



Demain commence l'assemblée du COE. Plusieurs milliers de personnes sont à Busan : délégués des Eglises, visiteurs, journalistes. Moi, je reste à la maison. J’étais à la dernière assemblée, en 2006, au Brésil. C’était grandiose. Avec les autres délégués des Eglises de France, nous voulions faire partager nos émotions, nos réflexions, nos questions, montrer quelques images. Alors, nous avions créé un blog ! C’était fatigant de se mettre à écrire après une longue journée d’assemblée. Mais nous avions tellement envie de donner le goût de l’Eglise universelle à nos frères et soeurs en Christ restés au pays ! L’enthousiasme chassait la fatigue.

Mais nous n’avons jamais vraiment su quel impact avait eu notre blog : avait-il été partagé dans les Eglises locales ? Les chants et les prières que nous publiions avaient-ils été utilisés pour un culte ? Les travaux de l’assemblée avaient-ils été suivis via les liens que nous indiquions ?

Alors moi, qui cette année reste à la maison, je me suis promis de suivre pas à pas la vie de nos délégués et de l’assemblée grâce à leur blog et grâce au site du COE. Je suis sûr qu’il y aura plein de photos et de vidéos. Je pourrai prier en communion avec l’assemblée,  intercéder  pour la paix dans la péninsule coréenne. J’espère sentir la ferveur des chrétiens rassemblés à Busan et ressentir la joie d’être témoin de l’Evangile. Je me demande même si je ne vais pas me réserver un moment chaque jour à heure fixe pour me « brancher » sur Busan. Plutôt en fin d’après-midi : avec le décalage horaire, j’aurai les dernières infos de la journée.

En tout cas, tout en restant ici, j’irai voir là-bas si j’y suis. Et grâce aux technologies d’aujourd’hui, j’y serai !

Didier Crouzet
Eglise protestante unie de France.