vendredi 11 octobre 2013

De l'importance du COE - entretien avec Laurent Schlumberger 1ère partie

Jane et moi avons interviewé Laurent Schlumberger, président de l’Église Protestante Unie et délégué à l'Assemblée du COE à Busan. Nous allons poster petit à petit sur ce blog les réponses qui nous a faites.
CSG : En quoi le Conseil œcuménique des Églises est-il important pour vous ? Quelles sont ses domaines d’activité qui sont particulièrement utiles à l’Église Protestante unie de France ? 
 
LS : D’une certaine manière, le protestantisme français a une histoire très intimement liée au Conseil œcuménique des Églises. Le président Marc Boegner, qui a été président de l’Église réformée (une des deux Églises qui a donné naissance à l’Église protestante unie), qui a été président de la Fédération protestante de France, a été un des fondateurs du Conseil œcuménique des Églises et en a été un des premiers responsables. Donc c’est un lien très intime et dans la longue durée que le Conseil œcuménique a avec l’Église protestante unie, et réciproquement. D’ailleurs, je suis toujours frappé de constater combien, auprès du Conseil œcuménique et des Églises membres, la petite Église réformée ou Église évangélique luthérienne, et maintenant Église protestante unie de France, est écoutée, bien au-delà de sa petite taille.

Le Conseil œcuménique me semble important, d’abord, parce qu’il a contribué, depuis 70 ans, à structurer l’œcuménisme dans le monde. Le mouvement œcuménique, évidemment, ne se réduit pas au Conseil œcuménique, il le déborde largement. Et il le déborde beaucoup plus largement aujourd’hui, qu’il y a une génération, par exemple. Aujourd’hui, l’œcuménisme est vraiment multipolaire, il prend visage dans plusieurs mouvements, l’un des plus récents étant le Forum chrétien mondial. Donc le Conseil œcuménique n’a, bien sûr, aucune exclusivité sur le mouvement œcuménique. Il me semble qu’il doit s’adapter à cette nouvelle donne, à cet élargissement, ce foisonnement œcuménique que l’on constate, contrairement à ce qu’on dit bien souvent, en étant attentif à deux choses : la durée et la structuration. 

La durée parce que le Conseil œcuménique a une longue expérience, maintenant, du dialogue œcuménique, qui date de bien avant sa création, d’ailleurs, puisqu’il est lui-même héritier de mouvements qui ont plus d’un siècle maintenant. La durée, l’expérience accumulée, c’est une première chose qu’il peut apporter. L’autre chose, c’est la structuration théologique. Le Conseil œcuménique a impulsé de nombreux dialogues, de nombreux travaux, et là aussi il a certainement une longueur d’avance sur d’autres mouvements œcuméniques, donc il a une responsabilité particulière. Veiller à entretenir et à soutenir le mouvement œcuménique dans la durée, et veiller à le structurer théologiquement, ça me semble être au cœur de sa vocation. 

réponse recueillie par Claire Sixt Gateuille et Jane Stranz

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