mercredi 9 octobre 2013

L’Eglise universelle existe, je l’ai rencontrée !



Le symbole des apôtres confesse « Je crois l’Église universelle ».  Dans le quotidien de nos Églises, chacun de nous tente de donner corps à cette conviction en se répétant : « Je vis l’Église universelle ». Une assemblée générale du Conseil œcuménique des Églises permet à ceux qui y participent de dire : « Je vois l’Église universelle ». Tous les six ans, l’Église universelle se donne à voir et c’est peut-être ce que je retiens de plus fort de la dernière assemblée de 2006, à Porto Alegre, au Brésil. Se trouver parmi des centaines de délégués représentant plus de 350 Églises et 550 millions de chrétiens est une expérience unique. Voir, entendre, goûter les multiples facettes du christianisme mondial fortifie au plus haut point la foi, le témoignage, la réflexion.

Sur le plan de la foi et de la spiritualité, l’assemblée de Porto Alegre m’a nourri. Aujourd’hui encore, je fredonne des airs appris au Brésil, j’utilise les textes liturgiques pour animer des cultes, je porte dans l’intercession des personnes et des situations découvertes là-bas, par exemple le combat des océaniens des îles de Tuvalu qui voient leurs petits bouts de terre grignotés par la montée du niveau de la mer.

Sur le plan de l’engagement social et politique, j’ai pris conscience encore plus clairement de la force collective des Églises. Dans certains pays, les Églises sont les seules organisations qui travaillent avec les plus pauvres pour la justice et la paix. Elles sont les seuls contre-pouvoirs crédibles. Depuis l’assemblée de Porto Alegre, je me suis souvent dit qu’en France, les protestants sous-estimaient leurs capacités à prendre part collectivement aux combats contre les fléaux sociaux et aux débats sur les choix politiques et économiques de notre société.

Sur le plan de la réflexion théologique et œcuménique, j’ai mieux compris comment les textes proposés par les commissions du COE sont élaborés. J’ai appris à les lire avec le regard de ceux qui les ont écrits avant de les juger à l’aune de ma propre expérience. J’ai appris à décrypter le contexte de production de ces textes pour mieux les recevoir dans mon propre contexte.

A Porto Alegre, j’ai vu l’Église universelle, et cette vision me porte chaque jour. Grâce à elle, je vis l’Église universelle au cœur de ma vie parisienne, je crois l’Église universelle au plus profond de ma foi.

Didier Crouzet, Église protestante unie de France.

deux participants à l'AG du COE à Porto Alegre, 2006, (c) Igor Sperotto pour le COE 
(Didier Crouzet était filmé à l'assemblée de Porto Alegre regardez le film sur les assemblées, il apparait devant le micro vers 1'02)

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