Aujourd'hui, deuxième partie de l'interview de François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France.
CSG : Vous
n’êtes pas seulement président de la Fédération Protestante de France mais
aussi membre du Groupe des Dombes. Quels éléments du vécu et de la réflexion œcuméniques
français aimeriez-vous voir apportés dans la discussion avec des chrétiens
d'autres contextes dans ce conseil mondial ?
FC : Je
crois que nous pouvons apporter d’abord la bonne entente entre chrétiens que
nous vivons en France, et dont nous n’avons pas toujours conscience, et que
nous pourrions apporter au conseil œcuménique. C’est-à-dire que les chrétiens
en France s’entendent assez bien – vous me direz, ils ont eu le temps de se
réconcilier après toute la période néfaste des massacres des 16e, 17e,
18e siècles – mais il est vrai qu’aujourd’hui l’œcuménisme à la française
est assez apaisé, même s’il est insuffisant et même si les évêques catholiques
ne se sont pas saisis de la problématique œcuménique comme il le faudrait, dans
leur ensemble. Je crois qu’il y a quand même une bonne entente dans les
relations entre catholiques et protestants. Ça, on pourrait déjà en témoigner à
Busan.
Et puis l’autre chose, c’est l’enracinement dans une
société démocratique. Peut-être que le protestantisme français, et le
catholicisme français aussi, ont quelque chose à apporter de l’ordre de la vie
démocratique – alors c’est un paradoxe, parce qu’on dit toujours que l’Église
catholique n’est pas démocratique ou que les protestants font semblant d’être
démocratiques – mais je crois qu’il y a une vision de la religion, de la foi
chrétienne, comme contribution possible à la paix sociale, à la justice, à la
vie démocratique, qu’il faut mettre en valeur. Voilà, ce sont deux points parmi d’autres de l’œcuménisme français
que nous pouvons apporter à Busan.
Questions de Jane
Stranz,
Réponses recueillies
par Claire Sixt Gateuille
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