mercredi 6 novembre 2013

J’ai prié avec mes pieds !



Ce soir, j’ai prié avec mes pieds. Je m’explique : toute la journée, je suis restée concentrée ou j’ai couru : après le car, pendant la journée qui a enchainé petit-déjeuner de travail, prière, étude biblique, traduction d’une interview, plénière, repas avec la PCK, nouvel entretien, workshop, 2 rendez-vous avec des homologues, échanges informels concernant l’assemblée, encore des contacts et des plénières… Il est 19h, je cherche Jane ou Stephen pour corriger ma dernière traduction d’interview sur un point difficile, je ne les trouve pas dans la salle de plénière et me rends dans l’espace du Madang. Ils n’y sont pas, mais je tombe sur le labyrinthe étalé sur le sol dans un coin de la salle. 

En le voyant, je réalise que je n’ai pas eu une seconde pour prendre soin de moi, pour me recentrer devant Dieu, de la journée. Et je ressens soudain un grand besoin de prier, mais je n’ai pas envie d’aller dans l’immense salle de palais des congrès qui sert de chapelle et encore moins de rester immobile, je suis déjà assise depuis trop longtemps.
Alors je pose mon ordinateur portable (oui, par terre, en plein milieu d'une salle où il y a du passage !) et quitte mes chaussures, et je me lance.

Ma première sensation, c’est le confort d’être pieds nus – ou presque – sur le sol. La deuxième, c’est l’impression de reprendre conscience de mon corps que la course de la journée m’avait fait un peu oublier… Je pose mes pieds l’un devant l’autre, presque l’un touchant la pointe de l’autre, et je commence à marcher lentement. Quatre petites questions, posées aux quatre points cardinaux du labyrinthe, sont là pour aider à la méditation ou la prière. Personnellement, je préfère me tenir devant Dieu et le remercier pour ce que je suis en train de vivre ; et la symbolique du labyrinthe me parle.

Le premier mouvement du labyrinthe, celui qui m’amène au bord du centre, m’aide à me recentrer, à me concentrer sur le moment présent et les sensations de mes 5 sens. Je rends grâce à Dieu de cette disponibilité qu’il m’offre, pour l’amour dont il m’entoure. Puis mon chemin tourne, je tourne autour du centre et suis rejetée vers le bord extérieur. Je pense à la mystique chrétienne, à la sensation de vide après une expérience spirituelle forte, au besoin de purification – ou de sanctification – et au chemin qui mène à la repentance et à la libération du pardon. Je confie à Dieu mes imperfections et mon désir de toujours mieux le servir, mes blessures et ce qui doit encore être guéri en moi. Puis le chemin revient vers le centre. Je réalise que mon trajet dans le labyrinthe est presque fini ! Cette fin est le début d’autre chose, le centre renvoie vers l’extérieur, le fait d’être recentrée doit m’envoyer dans le monde pour être témoin de l’Evangile ! Je ralentis, déroule lentement mes pieds pour mieux les ancrer dans le sol, et cela m’aide à revenir « sur terre », à penser mes engagements divers et à trouver la force de retourner dans le flot du reste de ma vie. Je ressens à présent une grande sérénité et un nouvel élan pour la suite.

Je suis au centre. Je confie à Dieu ma petite personne et ceux qui ont et vont croiser ma vie durant ces quelques jours. Puis je regarde ma montre : 5 mn se sont écoulées. Il a suffi de cela pour me retrouver… Je remets mes chaussures, reprends mon ordinateur et quitte ce lieu calme. Je reprends mon fardeau, mais soudain il me semble plus léger à porter. Je sais, je sens que quelqu'un le porte avec moi. 
Claire Sixt Gateuille

3 commentaires:

  1. merci Claire d'avoir écrit sur le labyrinthe ... je ne pouvais pas y résister déjà lundi. Pour moi c'était presque une exercise médicale, je devais dire trois fois à mes pieds et mes jambes de faire ce qu'il fallait et tourner sans tomber n'était pas évident.(suite à une pousée de SEP le basin et les jambes ont du mal à réagir)
    Je pensais à l'idée que le COE veut encourager un pèlerinnage pour la justice et la paix au départ de Busan - le labyrinthe était utilisé pour donner aux pèlerins qui ne pouvaient pas partir de chez eux l'idée de partir pour un but et ensuite de revenir chez soi ... on revient changé par le voyage, les expériences ... on reste en chemin le but devient source de grande joie quand on y arrive ... mais on doit aussi quitter cette source de joie pour retourner chez soi ... l'autre but, aussi source de joie. aller retour. cela me rappel le titre d'un blog. Bonne nuit!

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  2. Bonjour Jane et Claire ! Merci pour vos messages incarnés, pour ce dont vous témoignez. Je prépare pour ce soir une animation biblique dans le cadre d'un groupe œcuménique, à Enghien (c'est loin de la Corée !). J'ai appelé ça : "L'unité dans la diversité : une démarche à vivre, en groupe, Bible en mains !"Nous cheminerons avec le Ps 17. Nous irons au rythme des pas du psalmiste, au rythme des vôtres aussi. Bonne fin de séjour et bon retour ! Amitié à chacune. Sophie Schlumberger

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  3. Grand merci Sophie. C'est beau n'est ce pas d'être en chemin, Bible en main, d'être accompagné par la parole. J'aurais bien voulu participer à cette animation unité dans la diversité. Un jour les dates vont jouer. Merci de tes messages. A bientot jane

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