mercredi 13 novembre 2013

La paix, un geste si simple...




(c) Joanna Lindèn-Montes pour le COE
Parmi les regrets sentis et entendus lors d'une assemblée œcuménique comme celle du COE (WCC en anglais), il y a celui de ne pas pouvoir communier ensemble, autour d'une même table, pour partager le sacrement de l'eucharistie.
Car bien entendu, nous ne sommes pas (encore) capables de donner tous le même sens à ce geste, ce signe, ce sacrement. Nous ne sommes précisément pas en communion.
Par ailleurs, nous pouvons chanter et prier ensemble, et lors des offices du matin, ou du soir, partager en nous donnant les uns aux autres « la paix ». Un geste, un signe, pas tout à fait un sacrement.

Pourtant, pour se donner la paix, il faudrait être en paix. Et nous ne sommes pas en paix les uns avec les autres. Notre monde n'est pas en paix. La paix du Christ que nous nous souhaitons, que nous nous offrons mutuellement à ce moment-là, n'est pas (encore) réalisée, et pourtant nous sommes capables de pratiquer ce geste. Avec beaucoup de simplicité, d'amour fraternel et d'espérance.
C'est qu'en faisant cela, nous participons à quelque chose, à un processus, qui n'est pas encore accompli, et sur le chemin duquel nous avançons, avec confiance et avec joie.
Ce qui me donne personnellement beaucoup d'espérance pour l'avenir du mouvement œcuménique : notre vocation n'est pas de devenir une communauté mondiale uniformisée, lissée et fade, mais de trouver des voies d'unité à travers cette très grande diversité, qui fait évidemment toute notre richesse.

Le dernier soir, nous (les délégations de l'EPUdF et de l'UEPAL) avons partagé nos impressions autour d'un « hot pot » communautaire. Et bien entendu, nous nous sommes posés la question de savoir quelle était cette unité à laquelle nous aspirions, en tant qu’Églises chrétiennes appelées à répondre à la prière de Jésus « soyez un comme le Père et moi nous sommes un ». La question de la fonction, du but, du sens d'une assemblée et d'une organisation comme celle du COE en somme.

Et bien sûr, nous n'avons pas su donner de réponse à cette question.
Mais Jane a sans doute mis les mots sur ce que nous ressentions : le chemin EST la réponse. C'est un voyage, dont nous ne connaissons pas la destination, mais dans lequel nous avons embarqué ensemble, le jour où quelques uns se sont dit « allons-y » !
Quel chemin parcouru depuis lors !... Et quel chemin à parcourir encore…
Or il me semble bien que celui qui fondamentalement nous rassemble a dit un jour « le chemin, c'est moi » !
« Qu'ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds de celui qui porte la bonne nouvelle, qui proclame la paix, de celui qui porte l'heureuse nouvelle, qui proclame le salut, qui dit à Sion : Ton Dieu est roi ! » (Esaïe 52,7)

Anne-Sophie Guerrier

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