mardi 12 novembre 2013

transitions et unité - Interview de Sheilagh Kesting



Sheilagh Kesting est responsable du service "world partnership", c'est à dire "partenariats internationaux" de l’Église d’Écosse (qui est une Église presbytérienne). Cette interview commence à dater un peu, mais je ne n'ai reçu l'autorisation de publication que ce matin. Je la publie néanmoins à cause de la pertinence de son propos sur la situation du COE et le regard intéressant qu'elle porte sur l’Église protestante unie de France.

Sheilagh Kesting au Imjingak Peace Park (c) CSG
CSG : Comment ressentez-vous la manière donc l’Assemblée se déroule ?
SK : ce sont encore les premiers jours (l’interview a été faite samedi 2 novembre, NDT), certaines choses se passent très bien, j’ai apprécié certains temps de culte et la conversation œcuménique (groupe de travail qui s’est réuni 4 fois sur un sujet donné, NDT) à laquelle je participe se déroule très bien ; mais il y a aussi des questions problématiques et la semaine prochaine ne va pas être facile vu qu’il y a un certain nombre de questionnements concernant certains rapports et cela sera intéressant de voir comment l’assemblée prend en main ces questions, comment les gens vont s’en saisir.

CSG : Est-ce que vous aviez des attentes particulières pour cette assemblée ?
SK : J’avais quelques appréhensions concernant l’assemblée, parce que, comme toutes les autres organisations œcuméniques, le COE est dans une période de transition. C’est une situation instable, beaucoup d’énergie est dépensée pour des questions de structure ; il est alors dur de garder l’élan et le but de ce que nous voulons faire ensemble. J’espère que d’ici la fin de l’assemblée, malgré les changements en terme de gouvernance, nous arriverons à produire quelque chose qui soit pertinent pour le monde, pertinent sur le rôle des Églises dans le monde, en particulier en lien avec le thème de l’assemblée de la justice et de la paix, qui est absolument nécessaire.

CSG : Je change maintenant de cadre… Vous étiez vice-modératrice de l’assemblée de la Conférence des Églises Européennes (KEK) à Budapest en Juillet 2013. Comment avez-vous vécu cette assemblée ?
SK : Modérer cette assemblée a été très difficile. Dans un sens, nous sommes arrivés à adopter une nouvelle constitution, et dans ce sens-là, je pense que nous sommes avons répondu à l’attente : réaliser cet objectif. Maintenant, la constitution est en phase de test, le nouveau conseil de direction (governing board) va devoir apprécier si elle fonctionne et, je l’espère, revivifier la vie de la KEK. Je crois qu’il reste encore beaucoup de travail à faire mais je pense que j’ai été encouragée par le fait que les gens étaient prêts à rester jusqu’à 11h du soir et qu’ils disaient qu’ils voulaient que la KEK continue à exister, qu’elle ne devienne pas un « instrument faible » (weak instrument),  donc c’est encourageant.

kit-cadeau offert aux partenaires de l'EPUdF (c) CSG

CSG : et comment pensez-vous que la France puisse contribuer à l’œcuménisme, dans une perspective mondiale ?
SK : En terme d’œcuménisme mondial, je pense que le fait que votre Église soit maintenant une Église unie est une très bonne chose. J’aurais aimé que nous fassions la même chose en Écosse, mais nous n’y sommes pas arrivés. Je pense que si votre Église, mondialement, veut faire une réelle différence et à être vue comme intègre quand elle parle de justice, paix et réconciliation, elle doit être un organisme qui démontre ces valeurs dans la propre vie ecclésiale. Et pour l’instant, mon sentiment – inspiré par le contexte qui est le mien – est que pour l’instant nous sommes plutôt en train de renforcer nos propres identités dénominationnelles. Et cela m’encourage de voir qu’il y a encore des endroits, comme en France, où des dénominations différentes sont arrivées à adopter ensemble une base commune.
CSG : Merci Beaucoup

réponses recueillies et traduites par Claire Sixt-Gateuille

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